par Agathe » Sam 22 Fév 2014, 11:10
Bonjour à toutes et tous.
Je sais que cela fait un petit bout de temps que je n'ai pas posté sur le forum, je lis pourtant de temps à autre les nouveaux post.
Le 12 février, ça a fait un an que mon fils s'est envolé.
Un an déjà. Que le temps file à vive allure !
J'ai eu beaucoup de choses à gérer pendant cette période qui a été riche.
Ma grossesse (31sa maintenant), déménagement la semaine dernière, et bien sûr, cette période "anniversaire".
Car il ne s'agit pas d'un jour en particulier, mais d'une histoire qui revient, des jours, des heures qui se sont succédé.
Une période assez bizarre pour ma part. La tête prise la journée par le déménagement et tourner vers ma puce.
Et la nuit, insomnies, les images qui reviennent. Le 10, se réveiller en se disant qu'il y a un an, mon fils était en vie.
Le 12, se réveiller à 1h30. Ne pas pleurer. Juste me souvenir qu'à cette heure là je tenais mon fils dans mes bras. En silence.
Bizarrement, mis à part cela, je dirais que cela s'est fait. Comme une étape de plus qui a été franchit.
On continue, on pleure, on respire et on avance.
Il y a pourtant quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qui m'a terriblement heurté (une fois de plus encore!)
Vu que nous déménagions, mes beaux-parents ont été présents toute la semaine dernière pour nous aider à nettoyer, faire quelques travaux (peinture, papier peint).
Pas un mot, un seul, n'a été dit concernant Axel...
J’espérais le jour "anniversaire" que peut-être ...
Comme quoi, en un an, même si une tornade à retourner ma vie dans tous les sens, il faut croire que des choses ne changeront décidément jamais !
Et du coup, pour évacuer ma colère, j'ai écris un texte (parce que les insomnies, les poussées d'eczéma et les contractions, ca va deux minutes !!).
Vos mots maladroits ne me font pas peur.
Par contre, l’oubli me terrorise.
N’ayez pas peur à l’idée d’évoquer mon fils.
N’ayez pas peur de réveiller en moi la douleur.
Ma plus grande souffrance n’étant pas de parler de lui, mais plutôt que vous l’oubliez.
Je sais que certains pensent à lui, en silence.
Mais vos mots, vos pensées et vos prières me touchent bien plus encore.
Moi, je n’ai pas peur de parler de lui, mon fils.
Mon premier enfant.
Mon enfant que j’ai porté pendant ces 9 mois de bonheur.
Lui qui est parti avant d’avoir vu le jour.
Ce petit bout de moi qui s’est envolé.
De ce vide que jamais personne ne comblera.
Mon fils que je vais visiter au cimetière.
De ces photos que je garde comme le plus précieux des trésors.
Lui à qui je pense chaque jour que la vie me donne.
Ma petite étoile qui scintille.
Mon ange qui veille sur nous.
Ma force, mon combat, mon petit Amour.
Lui sans qui ma vie aujourd’hui ne serait pas ce qu’elle est.
Lui sans qui des conséquences résonnent irrémédiablement sur notre histoire.
Lui sans qui une petite sœur ne serait venue se nicher au creux de mon ventre depuis quelques mois déjà.
Lui grâce à qui j’ai appris à parler de moi.
Lui grâce à qui j’ai vu les gens tels qu’ils sont.
Lui grâce à qui j’ai fait de très belles rencontres.
Lui qui me rappelle que le Vie est précieuse, qu’il faut la Vivre.
Il est tout cela à la fois, et bien plus encore.
Moi, je ne serais jamais gênée à l’idée d’évoquer mon fils.
Je serais embêtée par votre gêne et vos silences.
Par votre peur face aux mots. Face à la mort.
Car la mort fait partie de la vie, ce n’est pas en fuyant les mots et la réalité que vous y échapperez.
En ignorant mon fils, vous ignorez mon histoire, mon présent.
Ma réalité.
Alors par pitié, ne le réduisez pas à RIEN.
Prenez bien soin de vous toutes et tous.
Douces pensées à vos anges.
Agathe
"J'aurais aimé t'aimer comme on aime le soleil, te dire que le monde est beau, que c'est beau d'aimer.
J'aurais aimé t'écrire le plus beau des poèmes et construire un empire juste pour ton sourire" Saez